À Pleyben, Jolly, Gwendoline, Loenna et leurs compagnes de voyage ont embarqué, hier après-midi, en direction de Paris, dans une joyeuse ambiance. Elles se rendent au Salon de l'agriculture, où ces représentantes de leurs races espèrent bien se faire remarquer.
Ambiance de fête, hier après-midi, dès 13 h 30, à la ferme de Xavier Rannou, au lieu-dit Gwennaleguen, à Pleyben. C'était le grand départ pour Gwendoline, Jolly, Elsa, Figue ou encore Hanvezh. Direction Paris et son Salon de l'agriculture, qui débute demain. Mais avant de pouvoir prendre la route, branle-bas de combat pour réunir tout le monde. Loenna, Jolly et Elsa, trois pies rouges de Xavier Rannou sont bien entendu déjà là, mais Gwendoline, de la même race, arrive de Sizun ; Figue et Izella, accompagnée de son veau Noz, bretonnes pies noires, respectivement de Landrévarzec et du Domaine de Menez-Meur, et, enfin, Hanvezh, la seule armoricaine de la troupe, de Plouigneau.
35e participation
La plupart ne sont pas des novices. Gwendoline, star locale et fierté de Michel Rannou, éleveur à Sizun, a déjà participé au salon en 2015, où elle a remporté la troisième place dans la catégorie vache première lactation. C'est dans le classement troisième lactation que la championne se défendra cette fois-ci. Un peu plus loin, André Morin, emmène, lui, son armoricaine Hanvezh, 5 ans, pour la toute première fois. Du côté de Xavier Rannou, avec trois pies rouges sélectionnées cette année, l'éleveur n'en est pas à sa première. Si c'est « seulement » sa cinquième participation, l'exploitation Rannou et son père Raymond en comptabilisent déjà 34 et douze championnes.
Une fierté
Alors que, une à une, les vaches rentrent à l'intérieur du camion, il faut reconnaître que c'est avec une certaine fierté que tous ces éleveurs préparent le départ.
« C'est aussi une reconnaissance de notre travail, reconnaît Xavier Rannou, tout en montrant un mur couvert des prix de ses championnes. Mais on le fait avant tout par passion. » Si la présence de leurs bêtes au salon se fait sur la base du volontariat, une sélection n'en garde que les meilleures représentantes.
Quatre heures de travail chaque matin
Il est déjà presque 15 h, les portes du camion viennent d'être refermées. Il peut enfin prendre la route. Mais avant d'arriver à la capitale, plusieurs arrêts sont prévus à Loudéac, Rennes et Laval. Une remorque dotée d'un étage viendra compléter le camion. En tout, ce ne sont pas moins de 26 vaches, génisses et veaux qui « covoiturent » ensemble pour une arrivée prévue aux alentours de 1 h. Aujourd'hui, place à une journée entière de nettoyage. Eau chaude et savon devraient permettre à ces championnes en devenir de resplendir. « Il faut que ce soit blanc blanc. Là, c'est plutôt blanc marron », lâche Jérôme Derien dans un rire tonitruant. Le jeune homme de 25 ans, qui fait partie de l'équipe de cinq vachers qui prendront soin d'une quinzaine de pies rouges, sait déjà que quatre heures de travail l'attendent chaque matin avant 9 h. Il faudra également les surveiller, nuit et jour. « Tout est prévu et on dort à 100 m d'elles. En cas de problème, on peut intervenir rapidement, si l'une d'entre elles se détache, par exemple. » Pas de quoi, cependant, effrayer le jeune homme de 25 ans qui participe pour la quatrième fois au salon. Accompagné de sa bonne humeur contagieuse, le Morlaisien ne manquera pas de prendre soin de ses protégées. Et pour ceux qui ne se déplacent pas à Paris, Gwendoline et ses congénères se déplaceront au festival Agri Deiz, les 25 et 26 mars, à Quimper.